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Cette femme inspirée à devenir indépendante veut donner aux femmes la possibilité de prendre le pouvoir. Elke Jeurissen veut donner aux femmes le soutien et la force nécessaires pour qu’elles s’imposent et qu’elles combinent leur vie de famille et leur carrière sans devoir renoncer à leurs libertés et à leurs droits. Cette véritable « girl boss » prend la parole.

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Pouvez-vous vous présenter brièvement ?

Je m’appelle Elke Jeurissen et je suis la fondatrice du réseau Straffe Madammen que l’on pourrait traduire par Les femmes acharnées. Ma mission est d’offrir une visibilité aux femmes dans les médias, sur les podiums des congrès et au sein des entreprises. Nous agissons depuis notre propre communauté, où nous organisons des rencontres tous les mois.

Toutes les femmes peuvent ainsi collaborer avec d’autres membres. Nous avons des modèles d’inspiration et nous leur donnons la parole. Non pas parce que ce sont des femmes, mais en raison de leur expertise. Nous organisons également de nombreux cours et ateliers pour permettre aux femmes d’évoluer plus rapidement. Le potentiel des femmes reste en grande partie à découvrir. Il faut pouvoir le mettre au grand jour, car de nombreuses femmes ont bien plus de capacités qu’elles ne le pensent.

Actuellement, qu’est-ce qui est un frein pour les femmes au niveau professionnel et au niveau social ?

Je pense que nous entendons toutes trop souvent que nous devons surtout être belles, gentilles et dociles. Il faut se détacher de cette vision. À partir de maintenant, toute personne qui trouve une petite fille autoritaire doit penser comme Sheryl Sandberg : « Don’t call her bossy, call her a future boss ». Je trouve ça très joliment dit. Cela revient à oser marquer son territoire, à exprimer son ambition. Je vois peu de femmes qui agissent de la sorte.

Même si nous pouvons nous vanter de nos capacités, il faut quand même avouer que ce n’est pas toujours facile pour nous. Personne ne peut savoir ce qui se trame dans votre tête. Il faut donc exprimer clairement le but que vous souhaitez atteindre. Il est aussi important de s’entourer de personnes qui peuvent vous y aider. Trop nombreuses sont celles qui dépensent une énergie considérable à justifier leurs choix, qu’il s’agisse de rester à la maison, de travailler à temps partiel ou d’accepter un poste très demandant. Si, en tant que femme, vous pouvez utiliser cette énergie pour la réalisation de votre rêve, vous arriverez beaucoup plus facilement à en faire une réalité.

Que pouvons-nous faire pour changer les choses ?

Il y a selon moi trois moteurs de changement pour développer le potentiel des femmes. Le premier est la manière dont nous élevons nos enfants. Montrez à vos fils et à vos filles que les hommes et les femmes ayant de l’ambition sont des personnes heureuses ! Faites-leur clairement comprendre que réaliser ses rêves est la norme. Passez des accords avec eux pour qu’ils contribuent à votre réussite. Ce conseil est d’ailleurs valable pour toute la famille.

Cela me mène au deuxième moteur du changement, à savoir que les femmes qui revendiquent leur place doivent être soutenues par leur partenaire. De nombreuses femmes indiquent que c’est encore très souvent difficile. Une femme ambitieuse doit souvent se justifier et considère qu’il est normal qu’elle s’occupe en plus de toutes les tâches ménagères. Cela n’est pas normal. En tant que femme, vous n’avez pas à être la PDG de votre famille ! Heureusement, je vois que beaucoup de jeunes hommes pensent la même chose. En plus de leur travail, ils veulent aussi dédier du temps à leur famille et au ménage. Ils exigent à leur tour des façons de travailler qui sont flexibles pour pouvoir accorder plus de temps à leur foyer.

Nous arrivons ainsi à notre troisième moteur, à savoir que les dirigeants doivent miser sur une meilleure visibilité des femmes dans la vie de l’entreprise. Lorsqu’un congrès est organisé, par exemple, il faut veiller à ce que la moitié des intervenants soient des femmes. Si les femmes dans votre entreprise ont l’impression de ne pas être comprises, vous risquez de perdre du potentiel et des talents. Le développement des talents féminins n’est pas une histoire de femmes, mais une opportunité d’évolution pour votre entreprise ! Travaillez-y, réalisez des actions concrètes et commencez dès aujourd’hui, pas demain.

Quel est le meilleur conseil que vous ayez reçu pour vous aider à vous sentir bien dans votre peau ?

Il y a quelque temps, j’ai lu un livre très intéressant intitulé Playing Big de Tara Mohr. J’ai eu l’occasion de l’interviewer à San Francisco. L’une des choses qu’elle dit dans son livre, et qui est également un mantra auquel je pense régulièrement, est : « Not everybody has to like you ». J’y ajoute toujours « ... but you do ». Tout commence par découvrir ce qui vous apporte de la joie dans la vie, ce qui vous donne de l’énergie et ce pour quoi vous voulez vous donner à 100 %.

Quel est le meilleur moment de la journée que vous préférez ?

Je suis une vraie lève-tôt. La plupart des membres de ma famille aiment se coucher tard, alors c’est une combinaison parfaite. Par exemple, le week-end, j’ai la maison pour moi toute seule pendant quelques heures. Je peux pratiquer le yoga, lire le journal et profiter du silence. Et avec un café, c’est un vrai moment de plaisir. J’exerce un métier qui me permet de rencontrer de nombreuses personnes exceptionnelles. Cela implique aussi que je parle beaucoup avec elles. Le silence me permet de recharger mes batteries. Cela peut se traduire par une promenade en pleine nature, une visite dans un musée, assister à une pièce de théâtre...

Quelle habitude vous donne de l’énergie le matin ?

Danser est une activité que j’affectionne particulièrement. Si je ne danse pas assez, je le sens. À 18 ans, vous sortez chaque semaine. Mais en vieillissant, vous oubliez à quel point c’est important. Avant, je sortais beaucoup et je pouvais passer des heures sur la piste de danse. J’ai donc mis en place un rituel avec mon mari il y a de cela six mois. Tous les jours, nous dansons sur une chanson ensemble. Un jour un slow, le lendemain une danse plus énergique... Je me laisse entraîner par des airs de musique tous les jours, et cela me rend vraiment heureuse.

Comment célébrez-vous les femmes ?

Je fais ça par le biais de mon réseau des Straffe Madammen qui rassemble 2 500 femmes inspirantes. J’ai rassemblé les leçons qu’elles nous ont données avec la journaliste Tine Maenhout dans le livre intitulé Who run the world?. Nous y parlons des forces du leadership au féminin. L’ouvrage procure de nombreux conseils sur la manière de réaliser ses ambitions en tant que femme. Ce qui est aussi très beau, c’est que nous montrons dans ce livre que cela ne se fait pas toujours sans difficulté.

Tout ne se déroule pas toujours naturellement, et ce n’est pas grave. Nous y parlons des hauts et des bas rencontrés, afin que chaque femme lisant le livre puisse se reconnaître. En plus de ces conseils pour les femmes, le livre présente également des conseils pour les entreprises qui veulent agir pour que les femmes montent dans la hiérarchie.

Quel conseil vous donneriez-vous à vous-même lorsque vous étiez plus jeune ?

Je me dirais de devenir indépendante encore plus tôt. J’ai sauté le pas quand j’avais 29 ans, mais j’aurais dû faire cela beaucoup plus tôt.

Quelle est votre nourriture préférée ?

Le vendredi soir, avec les enfants, nous mangeons des frites avec un cervelas spécial. Quel plaisir !

Quelle est la tenue qui vous donne envie de conquérir le monde ?

Je suis une vraie fan de boucles d'oreilles, et j’en ai plusieurs qui sortent de l’ordinaire. Quand je les porte, je me sens bien dans ma peau. Sinon, j’adore les couleurs vives. Je porte surtout des chaussures plates, parce que je suis assez grande pour ne pas porter de talons.

Comment vous préparez-vous avant de sortir ?

Je n’ai pas de routine définie. Je peux prendre mon temps en passant une heure dans le bain avant de me faire un brushing, mais je peux aussi me contenter d’un rouge à lèvres et de mascara.



Découvrir son site web:

www.fierce-ladies.com

www.glassroots.com

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