Karen est propriétaire du restaurant Cantine Copine. Pendant quelque temps, elle était même la seule femme cheffe étoilée au Michelin en Flandre. Mais le terme « femme cheffe » ne lui plaît pas. Selon elle, le talent n’a rien à voir avec le genre.
Pourquoi cette distinction homme/femme n’est-elle pas nécessaire selon vous ?
« Il n’y a pas de titre "meilleur chef homme", n’est-ce pas ? Je trouve ça simplement insensé qu’il y ait encore une catégorie réservée aux femmes pour de nombreux titres et concours. Nous sommes tous des chefs. Nous avons tous nos talents et nous faisons juste ce qu’on a à faire. Qu’est-ce que ça change d’être un homme ou une femme ? »
Allez-vous dans ce sens avec votre personnel ?
« Bien sûr. Si j’embauche du personnel, je ne fais absolument pas de distinction entre les hommes et les femmes. Ce qui est en revanche important, c’est que l’entente avec moi et le reste de l’équipe soit bonne. C’est la personnalité qui joue un rôle. »
D’où vient le nom Cantine Copine ?
« Copine est un synonyme d’amie. Je veux que les gens aient l’impression d’être venus manger chez leur meilleure amie. De bons petits plats, pas de chichis, pas de prise de tête pour les tenues. C’est simplement un endroit agréable où vous pouvez venir manger et discuter avec les gens que vous aimez. »
Chef cuisinier, c’est un métier difficile. Quelle en est votre expérience ?
« C’est en effet difficile. Nous faisons beaucoup d’heures dans le secteur. De nombreuses femmes combinent ça avec une famille. Nous avons pourtant déjà fait de beaux progrès. Plus de personnes ferment le week-end pour avoir plus de temps libre. Je fais ça aussi. D’une part, votre personnel travaille plus volontiers pour vous. D’autre part, les horaires de travail correspondent plus à ceux d’un emploi "normal". C’est ainsi un peu plus facile. »
